Lancée le 18 octobre 1989 depuis la navette spatiale Atlantis après plusieurs années de report, cette sonde de 5,3 mètres de longueur pour 2.223 kg, surnommée "la Rolls de l'Espace" en raison de son coût élevé (1,39 milliard de dollars) mais aussi de l'avancée technologique qu'elle représentait, aura permis de recueillir une moisson de renseignements scientifiques et de découvertes dont beaucoup étaient insoupçonnées à sa conception.
A son actif, 14 000 photos prises au cours de son voyage. On lui doit également le survol de l'astéroïde (951) Gaspra, de l'astéroïde (243) Ida avec la découverte de son satellite naturel, Dactyl, l'examen à distance de la comète Shoemaker-Levy au moment de sa collision avec Jupiter en 1994, et gràce à sa sonde de 339 kg, l'examen in situ des hautes couches de l'atmosphère de la planète géante.
Galileo s'était aussi beaucoup intéressé aux quatre satellites "galiléens" de Jupiter, Europe, Ganymède, Callisto et Io. La sonde a décelé des preuves de l'existence d'océans d'eau salée sous la très épaisse banquise recouvrant Europe, Ganymède et Callisto. Elle a aussi examiné les volcans de Io, en pleine activité.
La sonde, dont la mission devait normalement se terminer voici six ans, avait continué à fonctionner mais n'avait pratiquement plus de carburant ces derniers temps. Ce choix de détruire Galileo s'explique par la peur de contaminer Europe et l'océan d'eau liquide qu'elle a contribué à mettre en évidence. Depuis, Europe est devenue une cible prioritaire pour les astrobiologistes, qui recherchent des traces de vie au sein du Système Solaire. Ils considèrent la sonde comme dangereuse. Si elle venait à s'écraser à sa surface, elle serait susceptible d'affecter l'environnement de la lune jovienne en libérant des micro-organismes vivants. Cette hypothèse peut prêter à sourire. Or, de récentes études ont appris aux biologistes de ne pas négliger la capacité de résistance de ces organismes. Bien qu'après avoir été exposée pendant plus de 10 ans aux rigueurs du milieu spatial et traversé à plusieurs reprises des ceintures de radiations, personne ne peut dire si la sonde est parfaitement stérile.
La mission est à l'origine de nombreuses découvertes, produit d'abondants résultats scientifiques et a favorisé grandement nos connaissances des mondes Joviens. Galileo a pu suivre en direct la chute dans l'atmosphère de Jupiter de fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 survenue en juillet 1994. L'étude et l'observation de Jupiter laissent à penser que la planète s'est formée à la limite du Système Solaire, avant de s'enfoncer à l'intérieur, ce qui l'aurait finalement conduite à la position qu'elle occupe aujourd'hui.
Le survol des quatre lunes galiléennes, Io, Europe, Ganymède et Callisto a permis aux scientifiques de redessiner les cartes de ces mondes. Aujourd'hui, ces satellites apparaissent plus complexes et plus intéressants que l'on ne l'imaginait lors du lancement de la sonde.
Les volcans de Io se sont révélés plus nombreux, plus chauds et plus grands que ceux qui parsèment la Terre. Ils sont capables de cracher des panaches de matière qui peuvent monter jusqu'à des centaines de kilomètre.
Europe est recouverte d'une croûte de glace de plusieurs dizaines de km d'épaisseur qui apparaît brisée et craquelée en de nombreux fragments. Elle abrite un océan global d'eau salée. Enfin, de nombreux indices laissent à penser que la lune possède une ionosphère et une atmosphère ténues en oxygène.
Ganymède, la lune la plus grosse du Système Solaire, possède son propre champ magnétique que semble générer un noyau liquide ou, pourquoi pas, une fine couche d'eau salée, présente sous sa surface glacée. Cette dernière est particulièrement déchiquetée, signe d'un intense bombardement cométaire et/ou d'astéroïdes.
Enfin, tout comme Europe, Callisto abriterait elle aussi un océan d'eau salée. Toutefois et à la différence d'Europe, les scientifiques doutent de la capacité de Callisto d'héberger une quelconque forme de vie.
La sonde Galileo a plongé dimanche 21 septembre 2003 dans les nuages gazeux de Jupiter, mettant fin à une mission entamée avec son lancement il y a 14 ans. C'est une des plus grandes épopées de l'histoire de l'exploration planétaire qui se termine.
La sonde est entrée dans l'atmosphère hostile de Jupiter au sud de son équateur à une vitesse de 48,2 kilomètres par seconde. Le contact avec la sonde a été perdu vers 21h40 heure de Paris (19h40 GMT), soit deux minutes et 36 secondes avant l'heure prévue, probablement à cause des intenses champs de radiations qui entourent la planète géante. Dans la mesure où il faut 52 minutes aux signaux pour atteindre la Terre, la désintégration de la sonde s'est en fait produite peu après 20H32 heure de Paris (18H32 GMT).
Masse: 2.223 kg
Développement: NASA-JPL
Date de lancement: 18 octobre 1989
Lieu de lancement: Cape Canaveral
Lanceur: Atlantis (STS-34) / IUS (Inertial Upper Stage)
18 Octobre 1989
Galileo quitte le sol terrestre à bord de la navette Atlantis. Une fois en orbite, l'astronaute Shannon Lucid accomplit les manœuvres délicates qui permettent à Galileo de commencer son voyage.
10 Février 1990
Galileo passe à 16 000 kilomètres de Vénus, ce qui permet de prendre beaucoup de clichés de la planète. L'observation du mouvement des nuages apporte de nouvelles informations concernant son atmosphère.
Décembre 1990
La sonde revient vers la Terre pour la première fois et passe à 960 kilomètres au-dessus de l'océan Atlantique. Galileo prend plus de 1000 clichés de notre planète bleue.
Avril 1991
Problème technique : la grande antenne ne se déploie pas comme prévu. Depuis le lancement, elle était repliée comme un parapluie. Les ingénieurs travaillent des mois pour trouver une solution ; rien n'y fait, le système reste bloqué. En améliorant le système de réception sur Terre (Deep Space Network) et la façon dont l'ordinateur de bord comprime les données avant de nous les envoyer, les ingénieurs permettent à Galileo d'accomplir 70 % de sa mission.
29 Octobre 1991
Galileo passe à 1600 kilomètres de l'astéroïde Gaspra, 60 % de sa surface est photographiée.
Décembre 1992
Galileo croise la Terre pour la seconde et dernière fois.
28 Août 1993
Galileo croise l'astéroïde Ida ; son axe principal s'élève à 56 kilomètres (le double de Gaspra). Les photos révèlent qu'Ida possède un satellite de 1,5 kilomètre de diamètre, nommé Dactyl.
16-22 Juillet 1994
A 240 millions de kilomètres de Jupiter, Galileo photographie la chute de la comète " Shoemaker-Levy 9 " sur Jupiter.
13 Juillet 1995
Lancement de la capsule vers Jupiter, elle entre dans l'atmosphère de Jupiter le 7 décembre.
9 Octobre 1995
Second problème technique : l'enregistreur n'a pas fonctionné comme prévu. Les images de l'approche de Jupiter du 10 octobre sont perdues.
1995-1997
Galileo voyage en orbite (de forme ovale) autour de Jupiter, chaque parcours d'orbite prend approximativement deux mois. En voyageant à des distances différentes de la planète géante, Galileo peut examiner plusieurs parties de sa magnétosphère. Les orbites ont été choisies de telle façon que Galileo passe près des plus gros satellites de Jupiter. Ceci permet aux scientifiques de découvrir entre autres que Io a un noyau métallique et qu'il y a un océan en dessous de la surface chaotique d'Europe.
1997-2003
Depuis que sa mission est terminée, Galileo continue à tourner autour de Jupiter et à envoyer des informations.
21 septembre 2003
Ses réserves de carburant s'épuisant, Galileo menaçait de devenir incontrôlable. Pour éviter toute éventualité d'un impact de la sonde sur Europe, Galileo s'écrase dans l'atmosphère de Jupiter à 18h57 GMT. Son dernier signal a été reçu à 19:43:14 GMT, la différence étant due au temps qu'ont mis les ondes à parvenir jusqu'à la Terre.
pour mon travail en science technologie c'est une bonne aide j`ai appris pleins de choses importantes et j'espère que j'aurais une bonne note grâce a votre aide merci
Le système solaire par Christophe.
Par le même auteur : Le Franc Français - Les timbres de France de 1849 à nos jours.
Dernière mise à jour : 10 Décembre 2023